> 10 février 2006 • Publication toute récente par l'association Aggra de Aggradation n°2. (Cliquez ci-dessous le site Aggra, puis lien "Documentation"). • Nouveau lien (ci-dessous) vers le projet BRF du CTA.
[Emission] autour de la technique d’ « aggradation » des sols, mise au point au Quebec. Cette méthode, directement issue de l’observation du cycle de formation de l’humus dans les forêts, consiste à épandre sur le sol des rameaux de bois vert (BRF : bois raméaux fragmentés). Elle bouleverse les idées que l’on se fait de l’agriculture : travail, labour, irrigation, traitements sanitaires des sols…Avec les BRF c’est le sol qui travaille à la place de l’agriculteur.
Extrait d'un document d'information "«Le bois raméal et la pédogénèse: une influence agricole et forestière directe»" du Prof. Lemieux, de l'Université Laval (Québec) Faculté de Foresterie et de Géomatique Département des Sciences du Bois et de la Forêt :
[...] dès 1978 en pleine crise énergétique, Guay, Lachance et Lapointe eurent l'idée d'utiliser des "déchets" tant forestiers qu'agricoles pour requinquer les productions, la qualité et la rentabilité de l'agriculture. Ils le firent en pleine contestation et en pleine contradiction avec les critères de "rentabilité" du jour.
Le principe: recréer un sol de type forestier (humus) à partir de branches d'arbres (vertes) coupées en morceaux. En quelques mois, un sol de forêt est recréé. Incidemment, dans un tel sol, toute production agricole (ou horticole) semble très bien se dérouler... Mieux encore: le "système" que représente ce sol est autonome en eau et en éléments nutritionnels pour les plantes... sans demander de travail du sol.
Etrangement (?), les recherches du Prof. Lemieux ne sont apparemment plus vraiment financées. On se demande pourquoi... Enfin, jusqu'à ce que l'on comprenne que l'industrie qui gravite autour de l'agriculture ne saurait tolérer des méthodes qui la court-circuiterait.
Cette industrie a le bras long et les finances garnies pour sauvegarder son business.
Dans les pays dits "pauvres", une telle méthode qui ne nécessite que quelques branchages (!) serait évidemment idéale, et des projets sont en cours.
Une remarque : Selon Jacky Dupety, la première année de culture n'est pas très bonne. Il faut patienter jusqu'à la seconde pour avoir de très bons résultats.
(mai 2011) Le problème de la disponibilité de la ressource peut se poser. Il faut beaucoup de branches! Il convient cependant de noter que, dans nos contrées, le bois était très présent AVANT la "révolution techno-chimique" de l'agriculture. L'usage du BRF demande que l'on cesse de raser les forêts, et que l'on réinstalle vraiment des haies, sources et branches, mais aussi de feuilles, tout aussi utiles.
• Association Aggra: Il existe des moyens, des techniques qui permettent de régénérer un sol, de lutter contre la dégradation de notre environnement. Face à la dégradation de nos terres de cultures, de nos forêts, de notre biotope, Aggra oppose l'Aggradation, le processus inverse.