CINQUANTE-CINQ

Celui qui porte en lui la vertu
est comme l'enfant nouveau-né :
innocent.
Les bêtes venimeuses ne le piquent pas,
les fauves l'épargnent,
les oiseaux de proie ne fondent pas sur lui.
Ses os sont faibles,
ses muscles aussi.
Et pourtant,
quelle force ont ses petites mains !
Il ignore l'union de l'homme et de la femme,
et pourtant
sa virilité se manifeste déjà.
Il crie tout le jour
et pourtant sa voie reste claire,
tant est parfaite son harmonie.
Atteindre l'harmonie,
c'est connaître l'éternel.
Connaître l'éternel,
c'est être dans la lumière.
Néfaste est l'abus de la vie
car être fort
c'est dominer son souffle.
Trop d'énergie dépensée nous éloigne du Tao.
Dès lors,
la fin est proche.

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nouvelle traduction de Conradin Von Lauer ---- Editions Jean de Bonnot 1990