VINGT-NEUF

Celui qui veut posséder le monde
et lui imprimer sa marque
ne peut y réussir.
Je le sais.
Le monde est une entité sacrée.
La main de l'homme
ne peut le modeler.
En voulant le changer
on le détruit.
Quand on croit le tenir
on le perd.
C'est ainsi
que l'homme s'éloigne
du chemin de la vertu.
Car
parmi les hommes
les uns marchent en avant
et les autres s'attardent.
Les uns ont un souffle léger,
les autres une haleine puissante.
Certains sont forts,
d'autres faibles.
Les uns renversent
ce que d'autres ont bâti.
Aussi
le Sage évite l'excès,
l'incohérence
et toute extrême.
Il vit dans la vérité.

   << PRECEDENT    { Tao Tô King }    SUIVANT >>   
nouvelle traduction de Conradin Von Lauer ---- Editions Jean de Bonnot 1990