OGM - un résumé

La génétique

Présentée comme LA Science de la Vie... ce qui ne dérange pas ces bricoleurs d'ADN qui, sans même s'inquiéter des conséquences de leurs actes, jouent avec les acides aminés tels des enfants avec un Mécano. Sans parler des systèmes de stérilisation de type Terminator. Drôle de «Science de la vie» !

Les OGM

Ne sachant pas très bien comment tout cela fonctionne, notre bricoleur y va carrément.

Persuadé de détenir la Vérité, convaincu de sa supériorité sur cette populace ignare et émotive, certain de détenir les clés du Progrès, le bricoleur en génétique nous donnera un monde meilleur. C'est ce que disaient les chimistes il y a 50 ans. On en voit certains résultats édifiants (cf la couche d'ozone)...

Chassez le naturel

Les OGM nous sont vendus comme « naturels ». En réalité, un OGM est aussi naturel que peut l'être un produit chimique de synthèse. Tous deux sont certes basés sur des composantes naturelles (les atomes et les acides aminés) mais leur COMBINAISON est IMPOSEE de manière artificielle.

Les mêmes erreurs

La course à la rentabilité, la nécessité du retour rapide sur investissements (les OGM, c'est cher à inventer) le fantasme du « produit miracle » qu'il faut trouver avant les autres pour sauver une humanité comme qui dirait souffrante... Tout cela fait que l'on reproduit avec les OGM les erreurs faites avec tous les développements scientifiques.

Limite de la science occidentale

La science divise, car le scientifique veut régner. Il découpe en tranches toujours plus réduites, croyant en cela s'approcher toujours plus près de la Vérité. Une fois qu'il a découvert une brique, il oublie le reste de la maison. Le bricolage de l'ADN fait oublier que les êtres vivants ne peuvent être réduits à leurs génomes, tout comme la recherche de protéines a fait oublier que la vache est herbivore.

Foi scientiste et promotion

Non seulement le scientifique divise, mais encore il a foi dans les possibilités de sa discipline. Comme tout le monde ou presque, il est altruiste. Il veut faire le bien et, naturellement, il pense que sa spécialité peut être utile. Le problème apparaît lorsque tout le monde se prends à croire qu'une seule discipline détiendrait toutes les clés. Quand le bizness s'en mêle, cela devient inextricable, car on devient prisonnier à la fois des limites scientistes (non assumées) et de la publicité immédiatement associé à un produit. Or la publicité ment par omission. Elle montre les aspects positifs, en omettant les difficultés et les problèmes qui existent TOUJOURS, et qui doivent, chez des êtres sensés, être inclus dans le raisonnement. A l'ère de LoftStory, qui nous demande de penser?

Pauvreté

Dans le domaine des OGM et de la génétique en général, on trouve deux pauvretés.

- Celle de la réflexion chez nos élites scientistes, politiques et des affaires. Comment leur reprocher ? Chacun, obsédé par ses petits problèmes et grandes ambitions, se verrait bien en Sauveur du Monde.

- Celle de la publicité pour le bricolage génétique. On nous vends ces bricolage en prétendant aider les pauvres. Deux remarques: a) On a parlé d'investissements importants. Ce ne sont pas « les pauvres » qui vont les rembourser... b) Revenons un peu en arrière. La « révolution verte » (terme prétentieux supposé résumer l'efficacité de l'agriculture industrielle) devait aussi sauver l'humanité de la famine. Résultats? Des STOCKS, des terres stérilisées produisant une nourriture insipide saturée de produits chimiques, des vaches carnivores, des petits paysans ne pouvant plus vivre de leur terre... et une inégalité fondamentale. Les OGM n'y changeront rien, car ce n'est pas une question de génétique.

Avenir

Il n'est pas question de dire que la génétique est inutile.

Il est question de dire qu'il n'y a pas que la génétique dans la vie. La pauvreté n'est pas codée par l'ADN. Elle résulte des choix des politiques économiques (influencées par les sciences et le monde des affaires). Il est plus facile de vendre un gadget nouveau que de proposer et appliquer des politiques plus... solidaires ? Quelle est la méthode la plus efficace sur le long terme ?

M. Dussandier - Juillet 2001