Accueil > Agriculture > Terra Preta de Indio - Terre Noire des Indiens d'Amazonie
• Dernières mise à jour
6/3/13 La Terra preta est désormais produite de façon "industrielle." C'est le Biochar. Voyez ce documentaire qui présente la chose rapidement. Extrait:
12/4/08 Nouveau lien sur ce site, avec un résumé très détaillé.
31/12/06 Forum piraté (merci Skipp). je vais en créer un autre, ailleurs que chez Free. Leurs forums sont des passoires.
12/11 Ajout de liens vers des sujets associés (BRF et agriculture naturelle
4/3 Liens; Nouvelle source: un bouquin d'archéologie (voir ci-dessous)
2/3 Mise en place d'un forum de discussion
27/2 Débuts d'une expérience de semis, avec des taux de charbon différents.
2/5 Ajout d'une section sur les autres usages du charbon de bois en agriculture/horticulture... (voir plus bas)
• Préambule
Cette page est mise en place à la suite de la lecture d'un article du Point et d'un reportage sur Arte, et alors que je viens d'attaquer une partie de la littérature scientifique disponible, qui m'a été aimablement fournie par le Prof. Lehmann, de la Cornell University.
Cette "Terre Noire" est étudiée de manière scientifique par de nombreux écologues, agronomes, anthropologues, etc. Un livre en anglais, reprenant des communications scientifiques, est disponible, quoique d'un prix absolument rédhibitoire pour mon pauvre budget...
Si ces lectures - ou autres commentaires de visiteurs avertis - viennent à contredire les quelques informations indiquées ci-dessous, celles-ci seront bien entendue corrigées. Le site sera évidemment complété au fur et à mesure.
Ceci dit, mon enthousiasme m'emmènera dans un domaine différent de celui de la connaissance précise du phénomène: La possibilité d'utiliser cette technique ici et maintenant est pour moi d'un intérêt majeur.
On doit considérer la fin programmée des réserves de pétrole - signant également la fin de la disponibilité des engrais chimiques avec un prix raisonnable, de même que les hypothèses transgéniques risquées.
Si l'usage du charbon de bois permet à la fois la fixation d'une masse importante de carbone (effet de serre) et l'amélioration de la fertilité des sols et des rendements, qui peut donc se permettre d'en faire l'impasse ? (à part bien sûr la clique des industriels habituels).
• La Terra Preta
Le terme de Terra Preta de Indio fait référence à des "sols sombres" dont le mode de "création" peut avoir (au moins) deux origines.
Dans certains cas, il s'agit du résultat naturel et involontaire de la présence de l'homme.
Dans d'autres l'on suppose qu'il s'agit d'une véritable action humaine à objectif agricole.
Cette dernière hypothèse et celle qui m'intéresse ici, et qui nous viendrait des civilisations de l'Amazonie, qui en auraient maîtrisé les principes il y a entre -500 et -2500 ans, avant que la Civilisation Occidentale vienne à coups de tromblons et de virus expliquer aux populations locales combien elles étaient arriérées.
Dans le cas ou l'on aurait une technique, on observe qu'elle permettrait d'augmenter les rendements d'une manière considérable tout en maintenant la fertilité des sols sur des durées fort importantes (dizaines voire centaines d'années, sans apports complémentaires).
La base en est apparemment le charbon de bois.
On remarque qu'après un brûlis, le rendement des sols est amélioré pour quelques années. Il est possible que cela soit dû - en plus de la mise à disposition d'éléments minéraux rapidement assimilables par les plantes - à la présence de ce charbon de bois, mais les quantités limitées et le lessivage rapide ne permettent pas le maintien de son efficacité.
Sur le plan pratique, il me semble que l'efficacité de cette méthode en terme de maintien de la fertilité sur de longues périodes sans apports nouveaux d'amendements montre que l'apport peut se faire avec du charbon relativement broyé.
Il me semble très probable que l'efficacité de cet amendement simple et efficace réside dans sa structure poreuse, laquelle permet l'accumulation des minéraux, ce qui à la fois évite leur lessivage et les met rapidement à disposition des racines.
Fixation du carbone
En plus des caractéristiques pré-citées, cette Terre Noire permet "par nature" la fixation d'énormes quantités de carbone. En des temps de chasse aux puits de carbone, ce n'est pas à dédaigner...
Le problème de la fumée produite lors de la combustion du bois - et la consommation intense de celui-ci pour la fabrication du charbon - peut être réduit par l'utilisation de bois locaux à croissance rapide. Il s'agit de ne pas dévaster les forêts pour produire la nourriture...
En pratique
Quand vous achetez du charbon de bois, plutôt que de faire des grillades, broyez-le (*) et écartez-le dans votre jardin: il y sera bien plus utile! ;-)
(*) la technique d'origine est inconnue: elle a été oubliée par les descendants de ces populations locales, gràce à l'acharnement de leurs envahisseurs. Je présume qu'il faut broyer le charbon. La combinaison avec les autres composantes doit être également étudiée (composter ou pas, en particulier). A étudier: la science, ça sert à ça!
Le Charbon de bois : autres usages agricoles ou horticoles...
Un truc pour les boutures en eau
Placez un morceau de charbon de bois pour garder l'eau claire dans votre pot dans lequel vous avez placé vos boutures.
• Pulvérisé et répandu en surface des semis il bloque les moisissures et empêche la fonte des semis. Une source...
Barbara m'a fait passer cette info!
• Sources
La source d'origine, pour ce qui me concerne, a été un article du magazine Le Point, paru en septembre 2004, mais qui est maintenant payant, ici.
L'origine semble-t-il de cet article du Point est toujours disponible, mais en anglais, ici.
• Arte a diffusé le 23 février 2005 un documentaire sur cette Terre Noire
• AMERINDIENS DU SINNAMARY (GUYANE) - ARCHEOLOGIE EN FORET EQUATORIALE de : Stephane Vacher - Sylvie Jeremie - Jerome Briand
Résultats des recherches sur les occupations amérindiennes (1660-220 BP) après l'ouvrage consacré à la période coloniale. A une approche méthodologique sur le milieu tropical sylvestre et fluvial, succèdent l'étude des sites de plein air et un point sur le phénomène de terra preta et des paléoincendies. Sont proposés un cadre typologique et un vocabulaire appliqués aux séries lithiques et aux sites à polissoir, ainsi qu'une analyse de la céramique (22 000 artefacts).
( résumé du bouquin (trouvé sur le Net, et pas encore lu): , disponible ici. )
• Ce document (PDF), trouvé grace à Google sur le site du CNES, évoquant des "diagnostics d'archéologie préventive" en Guyane sur des sites spatiaux, fait référence à la Terra Preta, sans cependant en remarquer les caractéristiques qui lui sont prétées par d'autres scientifiques (chacun sa spécialité...)
• Citation 1: Mon autre grande surprise fut l'impressionnante couche
de terra preta sur le site Olga : 40 cm d’épaisseur en moyenne et
jusqu'à 70 cm à certains endroits. Nous avons indéniablement là
un site très important.
• Citation 2: A l'aide de tranchées, ils évaluent l’épaisseur et l’étendue
de la terra preta. Cette couche de terre plus sombre est due aux
activités humaines, aux excréments, aux vanneries, etc. La terra
preta confirme, de manière certaine, la présence d'un site archéologique.
Sa taille varie en fonction de la durée de temps passée
par les groupes humains à cet endroit. La proportion des objets
trouvés ainsi que la surface de la terra preta déterminent l'importance
d'un site.
• Photo : INRAP